La méditation
Ah la méditation, ce concept dont on entend parler partout et à toutes les sauces…On le voit dans tous les magasines qu’ils soient sérieux ou plus légers et il semblerait que chacun ait son avis à donner. Mais qu’en est-il concrètement? Voici le résumé d’un des livres de Christophe André, psychiatre et auteur (« 3 minutes à méditer », ed. L’Iconoclaste) :
« Voilà plus de deux mille ans que l’on médite, en Orient comme en Occident. Aujourd’hui les bénéfices de la méditation sont confirmés par de nombreuses études scientifiques. Laïque et accessible, la méditation de pleine conscience se pratique dans les cabinets de médecins, à l’école, dans l’entreprise ou chez soi. Nous offrant sérénité, force et lucidité, elle nous aide aussi à résister aux maux de notre époque : égoïsme, matérialisme, dispersion digitale. »
Alors effectivement quand on lit ça, on a envie d’y aller et de croire un peu en une recette miracle. Bien-sûr c’est le résumé d’un livre, cela doit donner envie mais je crois qu’il est important de se poser pour réfléchir un peu plus en profondeur à cette pratique à la fois très simple et très complexe.
Il existe différentes définitions que nous pouvons explorer ensemble :
Le Larousse nous dit « Action de réfléchir, de penser profondément à un sujet, à la réalisation de quelque chose. »
Wikipédia nous dit « Le terme méditation désigne un ensemble de pratiques mentales et corporelles qui impliquent en règle générale une focalisation de l’attention vers la respiration, un objet particulier, des caractéristiques telles que la pensée, des émotions, des sensations du corps. »
Ce qui apparait déjà dans ces deux définitions c’est que, contrairement à ce qui est parfois imaginé de prime abord, méditer ce n’est pas ne pas penser ! Au contraire c’est utiliser notre capacité de focalisation attentionnelle pour observer nos pensées, sensations et/ou émotions. Dans le quotidien, nous avons sans cesse tout un flot de pensées qui arrivent et repartent comme des nuages dans notre ciel mental. Ce ballet ne s’arrête jamais, même lorsque l’on dort. Notre cerveau est ainsi fait, il créé en permanence des pensées qui sont en réalités des influx électriques entre nos neurones. En fonction notamment de ce que l’on perçoit de notre environnement extérieur et de nos sensations internes. Cela peut parfois donner l’impression d’un flipper mental !
Et c’est là que la méditation peut être intéressante à mettre en place. Dans les premiers temps d’une pratique méditative le but ne devrait pas être autre chose que l’observation de ce qui se passe quand on ne fait rien. Simplement, être là avec soi et observer ce flot de pensées incessant, sans vouloir en faire quelque chose. Les pensées sont là, point. Avoir pour ambition d’arrêter ou de calmer nos pensées n’a du coup pas de sens, nous n’avons pas de prise sur la création de nos pensées.
Cependant, nous pouvons progressivement apprendre à juste les laisser aller et venir, comme lorsque l’on observe les nuages avancer doucement dans le ciel soufflés par le vent.
En pratique
Lorsque l’on a envie de pratiquer la méditation il faut je crois accepter une certaine forme d’inconfort au début et surtout y aller petit à petit. On ne tente pas une médiation d’une heure pour la première fois. Peut-être aussi qu’il est important d’être guidé au départ. L’une des techniques pour essayer seul c’est de prendre quelques instants (3-5 minutes) pour observer la flamme d’une bougie (stimulation externe). On peut aussi observer les nuages pour rester sur l’image utilisée plus haut. Dès que l’on sent que notre attention dérive de cette observation, ce qui arrivera forcément, on se reconcentre dessus. On peut faire la même chose en se concentrant cette fois sur notre respiration (sensation interne). Il est possible de compter dans sa tête les inspirations et expirations ou se concentrer sur le circuit de l’air entre notre nez et nos poumons.
On peut aussi choisir ce que l’on appelle des méditations guidées. Cela peut être une vidéos Youtube, un accompagnement audio sur une application ou une pratique guidée en consultation individuelle ou de groupe. Pour moi, être en phase avec la voix de la personne qui propose la méditation est vraiment primordial, c’est important de se sentir à l’aise et en confiance. L’intérêt d’une pratique avec un thérapeute c’est que l’on peu débriefer après pour comprendre ce qu’il s’est passé et surtout ajuster la pratique en fonction de son ressentis personnel.
Le plus difficile étant parfois de s’y mettre, il me semble important surtout en début de pratique, de considérer cela comme un entrainement. De s’obliger d’une certaine manière à le faire de façon régulière (au moins une fois par jour), le temps de se sentir de plus en plus à l’aise et que cela devienne une habitude. Ensuite la pratique peut être plus dilettante, la mécanique étant acquise, l’entrée en médiation sera de plus en plus rapide et fluide et pourra donc être mobilisée dès que le besoin se fait ressentir.
10 minutes c’est toujours mieux que zéro !
Le plus important, il me semble dans cette histoire, c’est de réfléchir à pourquoi on veut se lancer dans la méditation. Parce que c’est à la mode ? Dans ce cas ce n’est pas grave si on n’adhère pas, comme toutes les modes ça passera. Parce qu’on a réellement envie de se faire du bien ? Alors qu’est-ce qu’on attend pour sauter le pas… et changer de direction si le chemin de la méditation n’est pas celui qui nous inspire, il y a tant d’autres voies pour prendre soin de soi : le sport, les balades, le dessin, le tricot, la seule limite c’est notre imagination ! Parce qu’on sent qu’on a vraiment quelque chose à y gagner de persévérer ? Alors peut-être qu’on peut s’y oblige le temps que ça devienne une habitude, tout en gardant à l’esprit que si c’est fait pour nous, au bout d’un moment ce ne sera plus une contrainte mais seulement un plaisir voire un indispensable !
Bien-sûr cet article est loin d’être exhaustif, le but de poser quelques mots sur cette pratique si simple et si complexe à la fois ! N’hésitez pas à laisser un commentaire si le sujet vous inspire !